1 – Le diabète insulinodépendant : autoimmun, à cet âge (3)

En terme de fréquence, la quasi-majorité des diabètes de l’enfant et de l’adolescent est d’origine autoimmune.
Cette étape de diagnostic étiologique est fondamentale pour expliquer au patient et à sa famille la cause de sa maladie, son traitement par injection obligatoire d’insuline et son caractère irréversible à ce jour.

Bien que l’insulite soit un processus qui met en jeu les lymphocytes T, la présence d’auto-anticorps mesurée dans le sang périphérique, au cours de la première année de diabète, signe, dans plus 80 % des cas, l’étiologie autoimmune.
Il s’agit des anticorps anti-ilôts (ICA, GAD, IA2) et anti-insuline (avant traitement). Il peut parfois être nécessaire à l’hôpital de confirmer la baisse du peptide C résiduel pour confirmer les rares cas de diabète autoimmun “séronégatif”.

Une présentation assez stéréotypée

  • La maladie se manifeste par une polyurie, dont l’ancienneté peut être évaluée par la date de survenue d’une nycturie, et dont la conséquence est la polydipsie. Celle-ci est présente depuis plusieurs semaines (2 à 3 mois) avant que le diagnostic ne soit posé. La principale conséquence en est la perte de poids par déshydratation et déperdition calorique.
  • Parfois, le diabète en cours d’installation sera brutalement décompensé par une cause infectieuse intercurrente ou un épisode de gastroentérite pouvant aller jusqu’au stade d’acidocétose.
  • Beaucoup plus rarement, un examen sanguin pour une autre cause montrera une hyperglycémie.

Chez le nourrisson et le jeune enfant, l’évolution sera plus sévère et plus rapide avec l’apparition de cétose et d’acidocétose.

La biologie

  • Si une glycémie à jeun _à 1,26 g/l ou 7 mmol/l permet le diagnostic, le dosage en ville ou à l’hôpital d’une glycémie mesurée à n’importe quelle heure de la journée, _à 2 g/l ou 11,1 mmol/l, fera le diagnostic de diabète sucré.
  • La réalisation d’une bandelette urinaire montrera une glycosurie et une cétonurie, signifiant une insulinopénie.
  • Le résultat du dosage des anticorps anti-îlots, quelques jours plus tard, en confirmera l’étiologie.

La démarche de prise en charge

Le délai de ces résultats ne retardera pas la prise en charge initiale hospitalière.
Elle permet d’initier le traitement insulinique, de corriger les signes de déshydratation, l’acidose quand elle est présente, et de compenser la perte potassique par une perfusion adaptée.
Au bout de quelques heures, une fois ces anomalies corrigées, le relais par injection d’insuline sous-cutanée sera possible, adapté aux mesures glycémiques et au poids du patient. En pédiatrie, ce relais est habituellement débuté quand l’enfant a faim et qu’il tolère la reprise de l’alimentation sans nausées ni vomissement.
L’étape d’équilibration avec la reprise de l’alimentation sera complétée par l’éducation diététique du régime alimentaire diabétique et l’éducation technique pour la réalisation des injections d’insuline, la mesure des glycémies capillaires, et les conduites à tenir en cas d’hypoglycémie et d’hyperglycémie.


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