L’alimentation du nourrisson voyageur

Voyager avec un nourrisson est source d’une multitude de questions chez les parents : à quel âge peut-on voyager avec son enfant ? Dans quel pays peut-on aller ? Que devons-nous prévoir à boire et à manger pendant le voyage ? Une fois sur place, que peut-on donner à manger à notre enfant ?

 

Bien entendu, les parents sont libres de choisir quand et où ils voudront partir en voyage avec leur enfant en bas âge. Cependant, il est fortement recommandé de respecter quelques conseils indispensables concernant l’alimentation du nourrisson, afin que le voyage se passe dans les meilleures conditions. Il paraît raisonnable d’avertir les parents d’attendre quelques mois après la naissance avant de partir dans un pays moins développé, et il est préférable de ne pas trop s’éloigner des villes. Il est également important d’éviter les destinations où les conditions climatiques sont extrêmes (régions désertique ou polaire). L’alimentation lors d’un voyage en Europe ou dans les DOM-TOM sera plus simple que lors d’un voyage en Afrique ou en Asie.

AVANT LE DÉPART

  • Il est recommandé de consulter son médecin traitant, afin que le nourrisson soit examiné et que le carnet de santé soit mis à jour, avec notamment un poids récent et le statut vaccinal vérifié.
  • Ce carnet de santé doit accompagner l’enfant dans tous ses déplacements.

EN AVION

  • Lors du décollage et de l’atterrissage, il est conseillé de donner à téter aux nourrissons, afin d’équilibrer les pressions de part et d’autre des tympans. Il convient de lui donner à boire fréquemment, afin de compenser la sécheresse de l’atmosphère en cabine.
  • Les consignes récentes pour le transport des liquides en cabine obligent à préparer la poudre seule dans le biberon, et ajouter l’eau une fois à bord.

SUR PLACE, QUELLE ALIMENTATION LACTÉE ?

  • L’alimentation au sein est toujours préférable, car c’est une source inépuisable de calories et protéines prêtes à l’emploi, stériles et parfaitement adaptées. L’alimentation correcte de la mère, ainsi qu’une bonne hydratation, suffiront à éviter des déséquilibres alimentaires pendant le séjour.
  • Chez le nourrisson en allaitement artificiel, les précautions d’hygiène imposent l’utilisation d’eaux de source en bouteille pour la préparation du biberon et son lavage. Privilégier la préparation extemporanée des biberons et, le cas échéant, un stockage impératif dans un réfrigérateur lorsque le biberon est préparé plusieurs heures à l’avance.
  • Les aliments lactés1er âge et 2e âge sont disponibles dans presque tous les pays et à des prix variables.
  • Si seul le lait de vache pasteurisé est accessible, il est recommandé d’ajouter de l’huile de tournesol (2 cuillères à café/ j dans le repas du midi ou du soir) pour compenser le déficit en acides gras essentiels, et de préférer des aliments riches en fer (au mieux : boudin noir, foie de veau ou viande rouge bien cuite) pour compenser le déficit en fer, chez le nourrisson déjà en alimentation diversifiée. Pour les nourrissons de moins de 1 an, il est souhaitable que l’utilisation de lait de vache soit transitoire.
  • Il est essentiel que les parents se lavent les mains régulièrement, idéalement avec un soluté hydroalcoolique (peut être acheté en pharmacie avant le départ).

QUELLE ALIMENTATION SOLIDE ?

  • Chez les nourrissons déjà diversifiés, à partir de 6 mois, si la destination est un pays moins développé, on conseillera aux parents de prendre dans leur valise quelques petits pots et petites briques de lait adaptés au nourrisson, pour les dépanner pendant 3 à 4 jours.
  • En cas d’allergie alimentaire dans la famille, les fruits exotiques sont proscrits avant l’âge de 1 an.
  • Pour la prophylaxie de la diarrhée du voyageur, il est conseillé de peler les fruits, d’éviter les crudités, de cuire les aliments à plus de 65° et de ne boire que des boissons encapsulées. Il est déconseillé de se restaurer auprès des vendeurs ambulants. Le plus adapté pour les parents est de cuisiner eux-mêmes ou, au restaurant, de commander des soupes, purées ou compotes.

QUELLES PRÉCAUTIONS EN CAS DE DIARRHÉE ET DE DÉSHYDRATATION ?

Savoir reconnaître les signes de déshydratation

Lorsque le nourrisson présente des troubles du transit à type de diarrhée et/ou de vomissements, les parents doivent savoir reconnaître les signes de déshydratation. Par ordre de gravité croissante :

  • la soif,
  • l’absence d’urines,
  • la sécheresse de la bouche,
  • l’enfoncement des yeux,
  • la dépression des fontanelles,
  • et le pli de la peau au pincement.

Dès l’apparition du 1er signe de déshydratation, il est important que l’enfant soit examiné. Toute perte de poids supérieure à 10 % impose l’hospitalisation en urgence, d’où la nécessité de disposer du poids récent de l’enfant dans le carnet de santé.

Le traitement de la diarrhée

Il repose sur ces différentes mesures :

  • la poursuite de l’allaitement au sein chez le nourrisson, s’il est allaité ;
  • une réhydratation avec des solutés oraux, ou par une recette “maison” (dans 1 l d’eau bouillante et refroidie, mettre 2 cuillères à soupe bombées de sucre en poudre avec 1/4 de cuillère à café de sel de table) ; l’apport en potassium est ensuite assuré par des bananes écrasées dès que l’alimentation solide est possible. Cette recette maison doit simplement dépanner les parents et surtout les faire conduire à se procurer rapidement un soluté de réhydratation, disponible dans tous les pays.
  • Il est recommandé aux parents d’avoir sur eux certains médicaments en cas de fièvre (antipyrétiques), de vomissements (antiémétiques sirop et suppositoire) et/ou diarrhée (Tiorfan®, Smecta® ; l’Imodium® est contre-indiqué chez le nourrisson).
  • Devant une fièvre mal tolérée et/ou une diarrhée glairo-sanglante, un avis médical est nécessaire pour traiter la cause du trouble qui peut être du à une infection bactérienne. Il est important  d’avertir les parents que les ambassades ou consulats de France disposent de liste de médecins agréés.

CONCLUSION

Voyager avec un nourrisson peut représenter plus de contraintes qu’avec un enfant. En respectant certaines règles d’hygiène, les parents assurent une sécurité à leur nourrisson pour que le voyage soit profitable à tous. L’alimentation au sein reste la plus simple et la plus rentable. Hormis dans certains pays où quelques aliments sont à proscrire, il est important de faire découvrir à l’enfant de nouvelles saveurs pour développer son sens de la gustation.

À PROSCRIRE

  • Dans les pays d’Afrique et d’Asie:

– l’eau du robinet,

– les légumes crus et certains fruits crus,

– les gâteaux à base de crème,

– les fritures dont l’huile a souvent servi plus d’une fois.

  • En cas d’allergie alimentaire dans la famille :

– les fruits exotiques seront proscrits avant l’âge d’un 1 an.

TROUSSE MÉDICALE EN CAS DE DIARRHÉES/VOMISSEMENTS

  • Soluté de réhydratation
  • Antipyrétiques : paracétamol en sirop et suppositoire
  • Antiémétiques : Motilium® ou Vogalène®
  • Antidiarrhéiques: Tiorfan® et Smecta®
  • Antispasmodique sous forme lyophilisée: Spasfon® lyoc
  • Solution hydroalcoolique pour lavage des mains: Manugel®…

 

Pour en savoir plus


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