Le zinc

Le zinc est un oligoélément dont l’utilité pour l’organisme humain est clairement démontrée depuis plus de 40 ans. Il intervient dans plusieurs processus enzymatiques, et les situations de carence se manifestent par des signes cliniques ou biologiques néanmoins non spécifiques (1).

Le métabolisme du zinc

• L’homéostasie du zinc dans l’organisme se fait principalement par le biais de l’absorption.
Lorsque la concentration en zinc dans l’organisme est faible, le transport actif est stimulé.

• Ce nutriment a une absorption variable selon le type d’aliments ingérés. Ainsi la biodisponibilité du zinc varie en fonction de l’alimentation.

• Des interactions ont été décrites avec :
– le cuivre ;
– le fer ;
– le calcium ;
– les phytates ;
– et les fibres ;
qui diminuent l’absorption du zinc. A l’inverse, les fructo-oligosaccharides et le thé favorisent son absorption.

• Les plus grandes réserves de zinc se trouvent au niveau cellulaire ; les taux circulants ne représentant qu’un très imparfait reflet des stocks de l’organisme.

• Les valeurs normales de la zincémie au niveau plasmatique se situent entre 12 et 16 micromol/l.

• Une situation de déficit est soulignée par un taux inférieur à 10 micromoles par litre. Un déficit sévère est marqué par un taux < 6 micromoles/l.

• Les stocks de zinc dans l’organisme sont évalués entre 1 et 2 grammes, concentrés principalement au niveau :
– des os ;
– de la peau ;
– et des cheveux.

• L’élimination du zinc se fait essentiellement par voie intestinale. Les pertes cutanées, urinaires ou capillaires en zinc sont des voies d’élimination possibles, mais difficiles à quantifier.

Dans quels aliments trouve-t-on du zinc ?

Les sources alimentaires les plus riches en zinc (tableau 1) sont principalement constituées de :
– crustacés ;
– viandes ;
– produits laitiers ;
– oeuf ;
– céréales ;
– et légumes secs.
La biodisponibilité du zinc peut varier selon le type d’aliment source, allant de 30 % jusqu’à 50 à 60 % selon que l’alimentation est végétarienne ou animale.

Quels sont les apports journaliers recommandés en zinc ?

Les apports journaliers recommandés en zinc pour la population française varient selon l’âge, le sexe et la gestation (2).
Ainsi, le tableau 2 décrit les apports journaliers recommandés pour chaque groupe de population.

Quel est le rôle du zinc ?

• Le zinc intervient comme un nutriment important dans les processus enzymatiques. En effet, le zinc est utile aux activités de synthèse des acides nucléiques (ARN et ADN).

• Par ailleurs, les déficits en zinc vont s’accompagner de lymphopénie en lien avec une apoptose des lymphocytes.

• Le zinc intervient également sur le facteur de transcription NFκB impliqué dans l’expression des protéines et des facteurs de régulation des gènes des cytokines.

Zinc, immunité et infections

Tous ces sites d’action expliquent donc l’effet possible que le zinc pourrait avoir sur l’immunité innée et acquise.
Dans des situations de déficit sévère, le risque d’infections est donc augmenté. Par contre, peu d’études sont disponibles concernant le bénéfice d’une supplémentation sur la prévention de ces risques infectieux.

Zinc et gastroentérites

Quelques études ont été effectuées sur l’ajout de zinc dans les solutés de réhydratation afin de diminuer la sévérité des gastroentérites aiguës. Les sociétés savantes recommandent notamment, chez les enfants présentant une hypotrophie ou une dénutrition, en cas de gastroentérite aiguë, une supplémentation par zinc en plus des mesures de réhydratation habituelle. (3).

Zinc et cognition

Chez l’enfant, le zinc pourrait avoir un effet aussi important que le fer sur les capacités cognitives.
En effet, la concentration de cet oligoélément est assez importante dans le cerveau, impliquant donc que le zinc participe au fonctionnement cérébral (action neurotransmettrice et neuromodulatrice ?).

Les déficits et carences en zinc

Dans quelles situations ?

• Un des principaux facteurs en lien avec la survenue d’un déficit en zinc est directement lié au type d’alimentation concernée.
Un apport alimentaire riche en phytates représente une des causes fréquentes de déficit biologiques en zinc.

• D’autres situations telles que l’insuffisance rénale, hépatique ou des tableaux de malabsorptions digestives peuvent également s’accompagner de déficits en zinc.

• Chez le grand sportif, des pertes extra-digestives peuvent être significatives.

Quelles manifestations ?

• En situation de déficit en zinc, les troubles de type neurologiques et/ou cutanés se manifesteront, avec notamment chez l’enfant un déficit cognitif, un déficit des apprentissages et des capacités de mémorisation.

• Par ailleurs, une carence profonde en zinc peut s’accompagner de lésions cutanées de type Acrodermatitis enteropathica (4).

Le zinc peut-il être toxique ?

La toxicité en zinc est un phénomène rare, même dans les régions où la consommation de crustacés est très importante.
Cependant, des apports supérieurs à 30 mg par jour peuvent entraîner une toxicité se manifestant par :

• une diminution de la ferritinémie (baisse de l’absorption du fer par interaction avec le zinc) ;
• une diminution de la cuprémie ;
• une diminution du cholestérol-HDL ;
• et une augmentation des lipoperoxydes. Les doses très augmentées de zinc, supérieures à 150 mg par jour, peuvent entraîner une immunosuppression.

Pour en savoir plus…

 


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