Les besoins en fer de l’enfant

La couverture des besoins en fer dans l’alimentation de l’enfant est une préoccupation nutritionnelle, surtout à partir du 2e semestre de vie où la croissance des tissus et de la masse globulaire est importante.

Quels sont les apports recommandés ?

De façon générale, les besoins en fer sont évalués à :

1 mg/kg/j en moyenne de 6 mois à 6 ans ;
– soit de 10 à 15 mg /j en fonction de l’âge.

Chez le nourrisson

  • Au 1er semestre de vie

Les apports sont normalement couverts par la réserve foetale et entretenus par le lait maternel, dont le fer est très bien absorbé grâce à la présence de la lactotransferrine.
Si l’allaitement maternel n’est pas possible, on a recours au lait pour nourrisson contenant une teneur adaptée en fer.

  • Le 2e semestre de vie

Il exige un apport en fer important, d’où la nécessité de conserver dans l’alimentation le lait maternel ou un lait de suite (2e âge) enrichi en fer, complété par une diversification alimentaire bien conduite à partir de 4-5 mois, en privilégiant notamment :

– un apport suffisant de lait de suite ;
– puis l’introduction de la viande et du poisson, à partir de 6 mois, en quantité adaptée à l’âge.

Le lait de suite est maintenu généralement jusqu’à l’âge de 1 an, ou au moins jusqu’à 8 mois.
Dans ce dernier cas, si l’on passe au lait de vache entier ou demi-écrémé avant 1 an : relais par un lait de croissance enrichi en fer, afin de prévenir les carences martiales.

DE 1 AN À 3 ANS

L’alimentation d’un enfant vers 18 mois-2 ans est normalement déjà diversifiée, mais les aliments riches en fer ne sont pas toujours appréciés (abats, viande, poisson, légumes secs), d’où l’intérêt de poursuivre un lait de croissance dont les compositions diffèrent peu.
L’utilisation de ces laits a, de plus, l’intérêt d’apporter des acides gras essentiels grâce à leur formule lipidique d’origine végétale.

Quelles sources alimentaires ?

Le fer existe sous 2 formes dans les aliments :

– héminique : abats, viande, volaille, poisson (70 % en moyenne), et le lait maternel ;
– non héminique : oeufs, légumes secs, et 30 % en moyenne dans les abats, viandes, volailles et poissons.

  • Le coefficient d’absorption du fer varie selon la nature des aliments :

– lait maternel : 50 %, grâce au transporteur, la lactotransferrine ;
– viande : 16 à 22 % ;
– poisson : 10 à15 % ;
– jaune d’oeuf : 3 à 5 % ;
– légumes secs, légumes verts : 3 à 4 %.

  • Il existe des interactions agissant sur le coefficient d’absorption comme activateur ou inhibiteur.

Les activateurs :
– la vitamine C (agrumes, kiwi) ;
– dans la viande : substance activant le fer contenu dans les autres aliments du repas (légumes, féculents…).

Les inhibiteurs :
– un mauvais rapport calcium/phosphore ;
– le thé (tanins) ;
– le café (composés polyphéniques) ;
– le son (phytates) ;
– les fibres végétales (oxalates).

Conseils simples pour la couverture des besoins en fer

QUEL QUE SOIT L’ÂGE DE L’ENFANT
La règle générale est :

– une alimentation adaptée à l’âge et équilibrée ;
– un bon choix des aliments ;
– une bonne association des aliments par repas.

EN FONCTION DE L’ÂGE

  • De 0 à 4 mois :

Allaitement maternel ou, à défaut, lait pour nourrisson (dans le cas de régime thérapeutique, une formule infantile spécifique).

  • De 4 à 6 mois

– Passage au lait de suite, si alimentation artificielle, et début de diversification en introduisant les légumes et les fruits à la cuiller, en quantité progressive pour avoir, à 6 mois, 100 g de compote de fruits et 100 g de purée de légumes.
– Débuter également une céréale avec gluten, ou en tout cas les introduire avant 7 mois.

  • De 6 mois à 1 an

– Introduction de la viande, puis du poisson et des oeufs dans les purées, à raison d’1 c. à café ou sous forme de petits pots légumesviande/poisson (sans oublier la c. à café de MG, que ce soit purée maison ou petit-pot).
– Maintien du lait de suite, à raison de 2 à 3 biberons par jour vers l’âge de 1 an, avec un minimum de 500 ml de lait/j.
– Pour les enfants présentant des difficultés à consommer 500 ml de lait de suite au quotidien, conseiller les laitages spécifiques réalisés à base de laits de suite ou de croissance qui sont enrichis en fer.

  • De 1 an à 3 ans

Lait de croissance. Si lait de vache, le préférer entier, en prenant soin de conseiller un apport de viande, volaille, poisson, jaune d’œuf 1 fois/j, associé au cours du repas à un fruit riche en vit. C (ex : jus de citron sur le poisson, dans une vinaigrette, ou tout simplement un agrume ou un kiwi en fin de repas).

  • De 3 à 6 ans

Période où l’alimentation ressemble à celle des adultes. Insistons sur les aliments riches en fer (abats, viande, cuisse de volaille, jaune d’oeuf, légumes secs). Outre les aliments naturels contenant du fer, les céréales pour petit déjeuner des enfants et adolescents faisant actuellement partie des habitudes alimentaires sont enrichis en fer ; il en est de même pour les barres céréalières chocolatées ou fruitées.

  • 6 ans et au-delà

Les conseils restent les mêmes, avec une attention particulière vers l’adolescence, où le risque de régimes trop restrictifs peut induire un apport insuffisant en fer.

Conclusion

Pour couvrir les besoins en fer chez l’enfant, conseillons le lait infantile adapté à l’âge. Au cours de la diversification, un bon équilibre quantitatif, qualitatif, et les associations simples d’aliments au cours d’un repas optimiseront l’absorption du fer.


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