Prévalence et histoire naturelle du RGO chez le nourrisson

Le reflux gastro-oesophagien (RGO) est une pathologie fréquente chez le nourrisson. Le but de ce travail était de définir la prévalence du RGO et son évolution au fil des mois au sein d’une cohorte de nourrissons recrutés dès la naissance à la maternité du CHU de Besançon.

La méthodologie de l’étude

• 157 nouveau-nés étaient inclus dans la cohorte et suivis jusque l’âge de douze mois.

• Le questionnaire I-GERQ-R (Infant Gastroesophageal Reflux Questionnaire Revised) était rempli par les parents à 1 mois, 3 mois, 6 mois, 10 mois et 12 mois.
Ce questionnaire validé a été développé par Kleinman et al. (1).
Il comprend 12 items portant sur l’état de l’enfant la semaine précédent le remplissage. Une note est attribuée à chaque item en fonction des réponses, avec un score total maximal de 42. Le seuil du score total, permettant de faire la distinction entre un “RGO physiologique” et un “RGO maladie” est fixé à 16.

Les résultats

Le taux de réponse moyen pour tous les questionnaires était de 84,2 %.

Le taux de régurgitations
La survenue de régurgitations quotidiennes était un événement fréquent. Ainsi, 45 % des nourrissons présentaient, à un mois de vie, un à trois épisodes par jour de régurgitations (figure 1).

La prévalence du RGO
La prévalence du RGO était élevée : 45,7 % sur l’ensemble de l’étude, avec un maximum à l’âge de un mois : 72,3 %. Le RGO physiologique touchait un maximum de nourrissons à 3 mois (59,4 %) alors que le RGO maladie survenait au maximum à 1 mois (19,7 % des nourrissons) (figure 2).

L’évolution
L’évolution était marquée par une diminution des symptômes de régurgitations, ainsi que du RGO physiologique et du RGO pathologique, parallèle à l’âge.
Ainsi, à 12 mois, seuls 11,6 % des nourrissons présentaient un RGO physiologique et moins de 2 % un RGO pathologique.

Quelle prise en charge ?
Près d’un nourrisson sur 4 recevait à trois mois de vie une préparation lactée épaissie (figure 3).
L’utilisation d’inhibiteurs de la pompe à protons était observée chez 3 % des nourrissons de la cohorte.

Les facteurs de risque
Dans cette étude, nous avons retrouvé deux facteurs de risque de RGO à un mois de vie :
• le tabagisme paternel ;
• et l’existence d’antécédents familiaux de RGO.

 

Conclusion

Ce travail permet de se conforter dans l’idée que l’histoire naturelle du RGO reste favorable dans la très grande majorité des cas.
Le principal traitement du RGO physiologique repose sur l’éducation et la réassurance des parents. Leur inquiétude, face à l’état de santé de leur enfant, peut conduire à une possible exagération de l’importance des symptômes. Les parents peuvent alors consulter fréquemment leur médecin pour ces symptômes, bénins le plus souvent. L’insistance des parents peut engendrer de multiples changements de préparations pour nourrissons et engendrer une surmédication.
Il apparaît essentiel d’expliquer aux parents l’histoire naturelle du RGO, de les rassurer et de les accompagner durant cette première année de vie.

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