RGO du nourrisson et de l’enfant

DIAGNOSTIQUE DU RGODIAGNOSTIC DU RGO

a. Devant un nourrisson présentant des régurgitations, l’histoire médicale,les données de l’examen clinique et l’absence de signaux d’alarme (encadré) restent les éléments nécessaires et suffisants pour le diagnostic de RGO physiologique (Grade C).

b. La pHmétrie oesophagienne est un examen valide et fiable pour le diagnostic de RGO acide seulement (B).

c. la pHmétrie couplée à l’impédancemétrie pourrait permettre une meilleure évaluation des symptômes évocateurs de RGO pathologique (acide ou non) (B).

d. L’oesophagite sur reflux est un diagnostic endoscopique (lésions ulcérées de la muqueuse) (C).

e. Le transit oesogastroduodénal n’est pas un examen utile au diagnostic de RGO, mais peut apporter des renseignements sur une anomalie anatomique (tableau de dysphagien par ex.) (B).

f. Il n’y a pas assez de preuves pour recommander un essai empirique de traitement antisécrétoire comme un outil diagnostique de RGO pathologique chez le nourrisson (B).

g. Chez l’enfant et l’adolescent, contrairement au nourrisson, un essai de durée limitée d’un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) peut se justifier devant des signes évocateurs de RGO (dysphagie, pyrosis…) (C).

Prise en charge du RGO physiologique

a. Elle reste limitée à des mesures d’hygiène alimentaire et de réassurance parentale (C).

b. L’administration de formules épaissies diminue la fréquence de reflux extériorisés (A).

c. La persistance d’un RGO au-delà de 12 mois ou la survenue de signaux d’alarme justifient une consultation spécialisée et un traitement approprié (A).

d. Les cris ou pleurs incessants survenant de manière isolée chez un nourrisson par ailleurs en bon état général ne justifient pas de traitement IPP (A).

 

Du RGO Pathol

a. Un RGO et/ou vomissements associés à une croissance pondérale insuffisante justifient un bilan électrolytique, urinaire et un bilan spécifique à la recherche de pathologie sous-jacente selon l’âge (D).

b. Devant un tableau de vomissements persistants chez le nourrisson faisant suspecter une allergie aux protéines du lait de vache, un essai thérapeutique d’hydrolysats de protéines de lait de vache pendant 2 à 4 semaines peut être considéré comme un outil diagnostique (B).

c. Il n’y a pas assez de données pour recommander l’usage en routine des prokinétiques actuellement disponibles (dompéridone, métoclopramide, érythromycine). En plus de leur faible efficacité, ils sont source d’effets secondaires non négligeables (C).

d. Les traitements de choix du RGO acide pathologique restent les anti-H2 et les IPP. L’usage prolongé d’alginates ou sucralfate n’est pas recommandé (A).

e. Les anti-H2 sont efficaces sur la résolution des symptômes d’oesophagite et la cicatrisation muqueuse. (A)

f. Les IPP sont supérieurs aux anti-H2 dans le traitement de l’oesophagite sur reflux (A).

g. Le traitement chirurgical du RGO est justifié chez les nourrissons ou enfants présentant un RGO pathologique avec échec d’un traitement médical bien conduit, ou dans les situations de dépendance au long cours aux IPP, ou devant un tableau de risque vital (C).

RGO PATHOLOGIQUE : Les signes d’alarmes

Signaux d’alarme justifiant une investigation chez un nourrisson présentant un RGO et/ou des vomissements, devant un tableau faisant suspecter un RGO pathologique : vomissements bilieux – hématémèse – vomissements débutant après l’âge de 6 mois – mauvaise croissance pondérale et/ou staturale – diarrhée – constipation – fièvre – léthargie – fontanelle bombante – macro/microcéphalie – convulsions – distension abdominale – hépato ou splénomégalie – antécédent familial de maladie métabolique

 

* Les critères utilisés sont ceux de l’evidence based medicine. Grade A : études contrôlées randomisées, études de cohorte ; Grade B : études de cohorte rétrospectives, études écologiques, études cas-témoins ou extrapolations à partir d’études de grade A ; Grade C : séries de cas ou extrapolations à partir d’études de grade B ; Grade D : opinions d’experts.


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