6 – Les perspectives thérapeutiques

Si les analogues de l’insuline et l’utilisation de pompe à insuline externe ont apporté une amélioration dans la prise en charge technique de la maladie, d’autres espoirs sont attendus par les patients, a fortiori les plus jeunes, pour interrompre un jour les injections d’insuline et les mesures glycémiques selon les techniques actuelles. La difficulté essentielle à proposer une alternative thérapeutique à celle de l’insuline injectable est de mettre au point un traitement ayant le même rapport bénéfice/risque. Après la déception des traitements immunomodulateurs, certaines équipes travaillent sur le mode d’administration, d’autres sur la greffe de cellules de Langherhans.

Modes d’administration

  • La voie nasale a été abandonnée faute de résultat concluant sur l’équilibre glycémique. La voie inhalée pose certaines difficultés et incertitudes. La quantité d’insuline à administrer doit être plus importante, compte tenu de l’espace mort jusqu’aux alvéoles pulmonaires. Elle doit être associée à l’injection d’une insuline lente, et sa tolérance est inconnue à terme.
  • La voie transcutanée par patch contenant de l’insuline (système de microperforation) est à l’étude.

Greffe de cellules bêta

Il s’agit de cellules bêta prélevées chez des donneurs en état de mort cérébrale. Compte tenu de la perte de cellules au cours de l’isolement et de la préparation des îlots, 2 à 3 donneurs sont nécessaires. Les cellules sont greffées par injection dans la veine porte, le plus souvent sous anesthésie locale. Les résultats actuels, avec les nouveaux traitements immunosupresseurs, permettent l’arrêt de l’insuline à court terme chez 60 % des sujets greffés, mais ne concernent plus que 20 % à long terme. Elle est indiquée dans les cas de diabète non contrôlé par injection d’insuline ou ayant déjà été greffés d’un rein. La limite reste la disponibilité de donneur d’îlots, compte tenu du nombre de diabétiques de type 1.

Différencier des cellules souches en cellules secrétant de l’insuline

Un autre espoir consiste à pouvoir différencier des cellules souches (moelle, sang de cordon…) ou de transformer des cellules différenciées de l’organisme (peau, foie) en cellules bêta. Cette solution permettrait de s’affranchir des problèmes de rejet et du nécessaire traitement immunosuppresseur.

Automatisation des injections

Des études évaluent le couplage entre pompe à insuline et capteur de mesure glycémique continue, permettant d’automatiser l’administration d’insuline selon les glycémies mesurées. Aujourd’hui, la latence de réaction du processus d’administration, associée surtout à l’importance des fluctuations glycémiques, ne permettent pas son utilisation.

En conclusion

  • Le traitement du diabète insulinodépendant de l’enfant et de l’adolescent passe avant tout, et ce malgré les progrès déjà réalisés, par la bonne compréhension de la maladie.
  • Cette étape est indispensable pour faire accepter son insulinodépendance, la nécessité d’adapter son alimentation pour améliorer l’équilibre glycémique, mais aussi pour permettre une croissance staturo-pondérale, un développement pubertaire normal, et également pour permettre aux patients de poursuivre leurs activités sportives, classes vertes, stages et vacances en adaptant leur traitement.
  • C’est enfin vivre au jour le jour dans les meilleures conditions en prévenant le risque de complications futures.

 

POUR EN SAVOIR PLUS


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