Alimentation lactée après 1 an

Peu d’études existent sur la comparaison des différents modes d’apport lacté. Il existe cependant des recommandations, notamment dans le cadre du PNNS. Que faut-il recommander aux mamans en pratique ?

Rappel sur l’évolution de la terminologie des laits

La terminologie officielle des laits a évolué au fil des années, avec une confusion fréquente entre les différentes dénominations utilisées.
De façon générale, on parle de “préparation” plutôt que de “lait”.

Pour y voir plus clair :

  • De 0 à 4 mois : Ce qu’on appelait “laits 1er âge” ou “laits maternisés”, devient “préparations pour nourrisson entre 0 et 4 mois”. Ou, de façon usuelle, “laits pour nourrissons”.
    Leur composition est réglementée, de façon qu’elle soit proche de celle du lait maternel.
  • De 4 mois à 1 an : L’ancien terme “lait 2e âge” a fait place au terme “préparation de suite”. Usuellement, “lait de suite”.
  • De 1 à 3 ans : Les laits autrefois appelés “laits 3e âge” sont maintenant appelés “aliments pour enfants en bas âge”, mais la terminologie le plus couramment utilisée est celle de “laits de croissance”, ou “lait croissance”.

Pour certains laits infantiles, on parle d’aliments diététiques destinés à des fins médicales spéciales (par ex. en cas d’APLV, de diarrhée…).

Qu’y a-t-il dans les laits de croissance ?

Selon les marques, ce sont des préparations liquides ou en poudre.
Leur composition est globalement identique à celle des laits de suite. Elle peut varier entre les différents laits de croissance, tout en restant dans les apports recommandés.
Les laits de croissance contiennent tous les éléments nécessaires à la croissance de l’enfant – calcium, protéines, acides gras essentiels, fer, vitamines… – dans le but d’équilibrer leurs apports en complément de l’alimentation de l’enfant.
La différence avec les laits de suite : ils sont plus riches en fer et en acide gras essentiels et ils contiennent plus de calories par ration.

Ce qui est conseillé

Rappel

  • L’alimentation lactée idéale chez le nourrisson jusqu’à au moins 4 mois révolus (le plus souvent autour de 6 mois) est l’allaitement maternel, qui reste le lait le plus adapté aux besoins des tout-petits, avec comme avantages la protection contre les infections et une diminution du risque d’allergies. Mais toutes les mamans ne veulent pas, ou ne peuvent pas allaiter. Les préparations lactées pour nourrissons apportent tous les nutriments nécessaires au développement de l’enfant et sont rigoureusement contrôlées. Elles sont recommandées pendant toute la période d’alimentation lactée exclusive.
  • Au moment de la diversification, dès que le bébé est passé à un repas sans lait par jour, le relai est pris avec du lait de suite (500 ml/jour).

Quelle alimentation lactée après 1 an ?

Les laits de croissance
A partir de l’âge de 1 an, ou un peu plus tard si la maman le souhaite, lorsque les aliments de diversification représentent environ la moitié de l’alimentation de l’enfant, il est recommandé de passer au lait de croissance, de préférence au lait de vache, et ceci jusqu’à l’âge de 3 ans.

Les avantages des laits de croissance (composition : voir tableau 1) :

  • Ils sont riches en fer. Les laits de croissance fournissent plus de la moitié des AJR (Apports Journaliers Recommandés), contre quelques pourcents avec le lait de vache. Cet apport est nécessaire en particulier pour la lutte contre les infections – ce qui n’est pas le cas du lait de vache -, alors que le déficit en fer est fréquent à cet âge, même avec une alimentation équilibrée.
  • Ils apportent 30 à 40 % de la ration quotidienne en acide gras essentiels – acide linoléique et acide alpha-linolénique – (vs quelques pourcents pour le lait de vache), nécessaires aux enfants de 1 à 3 ans (en particulier pour le bon développement du système nerveux), alors que le lait de vache en contient très peu.
  • Ils sont enrichis en vitamine D. Mais la supplémentation en vitamine D reste encore utile à cet âge pour une bonne minéralisation osseuse.
  • En outre, lorsque l’alimentation est diversifiée, l’apport protéique assuré par le lait de croissance et les aliments solides est généralement très suffisant. Le lait de croissance, qui est moins riche en protéines que le lait de vache, permet de contrebalancer l’apport protéique des autres aliments.

Pour équilibrer cet apport protéique – sans excès -, ainsi que les apports en AG essentiels, fer et vitamines, le PNNS et le Comité de nutrition de la Société Française de Pédiatrie* recommandent de donner à l’enfant au moins 500 ml de lait de croissance par jour, et au maximum 800 ml/j de lait et autres produits laitiers, yaourt, fromage blanc… (jusqu’à 18 mois, il faut utiliser de préférence des produits lactés destinés aux enfants).

Il n’est pas forcément nécessaire de changer brutalement l’alimentation lactée du bébé à 1 an. S’il est bien avec son lait de suite, si la maman souhaite continuer avec ce lait, il n’y a pas de raison de modifier le régime, car il n’y a pas de différences majeures entre lait de suite et lait de croissance.

Le lait de vache (composition : voir tableau 1)
Si, selon le PNNS, la préférence doit être donnée au lait de croissance, le lait de vache peut éventuellement être donné aux enfants à partir de 1 an si les parents le souhaitent (il est un peu moins coûteux).
Dans ce cas, il doit s’agir de lait UHT entier. Il ne faut pas donner de lait écrémé avant 3 ans (sauf exception), car l’apport en lipides/acides gras et l’apport calorique seraient alors insuffisants.
Cependant, le lait de vache est moins bien adapté aux besoins de l’enfant de 1 à 3 ans : il apporte trop de protéines1 (taux 3 à 5 fois supérieur aux apports recommandés), il est pauvre en acide gras essentiels (acides linoléique et alpha-linolénique), l’apport en fer2 est insuffisant (20 fois plus de fer dans le lait de croissance), il est trop riche en sodium3 et ne présente que des traces de vitamines D4 (pour les chiffres en exposant 1 à 4, voir le tableau 1).
Il est aussi possible, pour des raisons de commodité par exemple, de donner du lait croissance et, de temps en temps, du lait de vache.

Attention : les autres laits animaux (brebis, chèvre…) et les jus végétaux (soja, amande, noisette, riz) sont totalement déconseillés. “

 

* Bocquet A et al. (Comité nutrition de la Société Française de Pédiatrie, et Groupe nutrition de l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire). Alimentation du nourrisson et de l’enfant en bas âge. Réalisation pratique. Archives de Pédiatrie 2003 ; 10 : 76-81.

 


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